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Rencontre avec Li-Chin Lin en résidence à Bléré

J'ai eu la chance de rencontrer l'illustratrice & auteure de BD Li-Chin Lin en résidence du 16 octobre au 16 décembre dans la ville de Bléré, une initiative en relation avec CICLIC et La Ligue de L'Enseignement 37.

Elle propose des ateliers manga aux enfants, ados et même adultes les mercredis. 

© Li-Chin Lin, photo d'Aimée Ardouin

BIOGRAPHIE :

Elle est née à Taïwan en 1973. Elle dessine depuis toute petite et lit beaucoup de mangas. Elle a fait des études d'histoire à Taïwan. Elle a enchainé des petits boulots et devient illustratrice jeunesse. Elle quitte son île et part à l'étranger. Elle tente des écoles d'art et d'illustration comme l’École Supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et finit par être acceptée à l’École Supérieure de l'image d'Angoulême qui propose des cours en bande dessinée. Elle anime régulièrement des ateliers de bande dessinée avec des collégiens. Elle vit en France depuis maintenant plus de 10 ans dans une petite ville dans la Drome. 

Quelles sont vos techniques ?

"Elles sont simples. Pour garder ce côté vivant du dessin, je crayonne et c'est tout ! Pas retravaillé ou calqué ni mis de couleur. Pour le premier livre, j'utilisais très rarement les cases et pour le deuxième, j'ai mieux cadré. Un mélange de code entre BD & manga !

Vous êtes actuellement en résidence à Bléré ?

"Je suis en résidence pendant 2 mois (du 16 octobre au 16 décembre). Je suis venue pour préparer et écrire mon troisième livre. Je n'ai pas encore signé de contrat avec des éditeurs. Ce sera un projet pas sur Taïwan mais plutôt inspiré de ma propre expérience en France. Il y a beaucoup de problèmes de nuisance sonore (...) Je vois les réactions des gens et je voudrais en faire une comédie absurde en BD avec des personnages animaliers. J'ai déjà un roman réaliste, un roman reportage et le troisième inspiré aussi de la réalité mais plus humoristique ! Le quotidien m'inspire beaucoup car cela donne des idées. On rencontre des problèmes, des gens dans la vraie vie, on voit des réactions et situations absurdes et ça donne de très bonnes idées. J'ai le trame du scénario et j'essaye de le passer en dessin. Je cherche encore. J'ai aussi d'autres idées à part. Je vais peut-être faire des croquis. J'ai souvent d'autres idées en même temps.

En parallèle, vous faites des ateliers mangas ?

"Oui j'ai déjà fait un atelier et c'est assez marrant car au début j'ai cru qu'il y aurait que des enfants mais il y aussi des adultes et ados de 13 ans avec leurs parents. On a fait de petites choses au tour de fantômes et monstres japonais. Cela s'est bien passé. Je vais en faire aussi avec les classes de primaire et j'ai rencontré les collégiens de Bléré. Je vais travailler ensuite avec le club manga du collège. On va voir ce qu'on va pouvoir faire... "

Vous faites une clôture de résidence ?

"Oui (le 13 décembre). Je présenterai les productions des ateliers des mercredis après-midis.

 

Formose, son premier roman graphique !

"Formose" est son premier roman graphique, sorti en 2013. Un roman qui évoque son enfance.

RESUME :

Elle aborde avec franchise et beaucoup de recul son enfance, tiraillée entre la culture de sa famille (ses grands parents parlent le japonais), ses envies (l’attrait du manga), et le régime dictatorial du Kuomintang...

"C'est un peu un Persepolis à travers mon histoire personnelle pour parler de l'histoire compliquée de Taïwan... "

"Fudafudak, l'endroit qui scintille" son deuxième roman, sorti en 2017

RESUME :

Avant les premières grandes vagues d'immigration chinoise au XVII siècle, Taïwan était habitée par des groupes aborigènes, dont les langues et les traditions ont en grande partie disparu. Les Amis sont l'une des tribus qui subsistent sur l'île. À travers le récit de leur quotidien, elle montre comment une minorité longtemps opprimée par le gouvernement tente envers et contre tout de préserver ses coutumes et son cadre de vie...

"Pour le deuxième, je suis devenue narratrice. J'allais voir une copine taïwanaise d'origine chinoise. Avant l'arrivée des gens d'origine chinoise, Taïwan au 16/17ème siècle était peuplé de populations aborigènes dont les cultures et les langues sont très diversifiées. J'allais la voir car elle a quitté le bureau de la capitale (Taipei) pour s'installer en campagne sur la côte Est de l'île. Elle travaille dans une ferme Bio et elle est aussi militante écologiste. Avec ses amis aborigènes, elle a lutté contre un projet de construction d'un hôtel de luxe au bord de la mer. Le titre s'appelle "Fudafudak "car c'est le nom d'une plage. Elle est parmi ses gens (voir photo au-dessus) où ils sont en tenue de fête traditionnelle du village (...)

A Taïwan il y a plusieurs populations aborigènes. Je connais très peu leurs cultures et leurs langues ce qui est dommage. Pendant longtemps, c'est la culture et la langue chinoise qui étaient mises en valeur. Je suis d'origine chinoise mais le chinois et le mandarin ne sont pas mes langues maternelles. Les autres langues ont été méprisées et marginalisées. Maintenant, cela a changé, la démocratie est arrivée en 1987. Petit à petit, les Taïwanais tentent de mieux comprendre car cela fait partie de leur culture... "

Fudafudak est un roman très intéressant qui permet de découvrir un peuple aborigène qui vit sur l'île de Taïwan ainsi que leurs modes de vie et leurs batailles pour préserver la plage de "Fudafudak" d'un projet immobilier de luxe. Une belle découverte entre l'humain et l'écologie ! Je vous le conseille !

Et merci à la maison d'édition  ça et là de m'avoir permis de lire le roman ! :)

 

Une exposition à la Bilbiothèque de Bléré !

 

Une rencontre très sympa !

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